12 ans au fil de ta voix #1
Il y a 12 ans, comme beaucoup d’entre vous, je me réveillais sans savoir que je vivais le premier jour de ma deuxième vie. Vous savez, celle dont on dit qu’elle commence quand on découvre qu’on n’en a qu’une ?
Hésitante, pour une fois, à allumer la télévision, je m’y suis résolue tandis que mes 4 petits engloutissaient leur petit-déjeuner. Et j’ai crû à une plaisanterie de mauvais goût. À une erreur. À une stratégie de mauvaise publicité. Michael Jackson mort d’une crise cardiaque dans son lit ? Mais s’il avait dû en faire une, de crise cardiaque, cela aurait été sur scène, pas dans son lit ! Ridicule…
Mais non… Ma réaction piquante et ébouriffée d’incrédulité s’est tassée, seconde après seconde, froissée, écrasée… Elle est tombée en lambeaux…. C’était donc vrai. Ça en avait l’air.
Consternée, sidérée, le chagrin est monté en moi comme un verre de larmes se remplit et déborde. J’ai tout fait pour contenir, ravaler, il me fallait prendre la voiture et emmener deux de mes enfants à l’école. Les radios commençaient à diffuser ses hits. J’ai ouvert les fenêtres, inondé les rues de sa voix, de sa musique. Compté les heures depuis l’annonce nocturne de l’irrémédiable, tenté de me dire que ses veines étaient encore tièdes, qu’il était encore « visible », que si jamais on trouvait le moyen de le réveiller, là, tout de suite, il n’aurait pas manqué grand-chose et aurait l’impression de se lever d’une bonne nuit de sommeil….
Et les heures ont passé. Et je les ai égrainées, dans mon esprit, comme autant de cailloux blancs qui nous séparaient à jamais, lui que je n’avais jamais espéré voir, par dépit, par résignation. J’ai mesuré de plus en plus profondément l’erreur de ma vie, comme on enfonce lentement un poignard dans sa poitrine.
J’ai prévenu, par SMS, mes amis, ma famille. Tu as vu ? C’est pas possible ? Je n’arrête plus de pleurer ! Qu’est-ce qu’on va devenir ? Mais alors…. ON VA TOUS MOURIR, C’EST ÇÀ ?
Combien de fois je l’ai entendue, cette phrase, par la suite. Comme un égrégore qui serait né dans des millions de cœur en même temps, ce matin-là. On va tous mourir. Eh oui, pour moi comme pour beaucoup, si quelqu’un pouvait ne pas mourir, si quelqu’un était capable de tout, même de ça, et me l’avait déjà prouvé, c’était bien lui. Michael.
Cette pensée, jamais formulée, était ancrée en moi depuis l’enfance et je ne l’avais jamais remarquée, tellement elle était acquise, profonde, évidente, reptilienne.
Je ne sais pas, aujourd’hui, si nous allons tous mourir. Mais je sais, comme je vous continuerai de le raconter dans les jours à venir, que ma pensée primaire était la bonne.
Michael ne pouvait pas mourir. Michael ne mourrait, en réalité, jamais. Ni ce 25 juin, ni aucun autre jour que ce monde verrait…
Merci Isabelle pour ces mots toujours aussi touchants, et qui pour beaucoup d'entre nous traduisent nos ressentis, nos émotions qui nous submergent quand il s'agit de MJ. Des frissons en lisant vos émotions, qui ne me sont pas indifférentes, et même étrangement ressemblantes. Depuis que j'aime MJ, jamais l'idée qu'il puisse mourir un jour, ne m'avait effleurée, c'était impossible, pas Lui. Alors oui, il s'est envolé, mais son âme rode bel et bien partout, comment pourrait-on en douter ? Lui si Magique. Au-delà de sa mort, il continu à semer des paillettes dans nos vies. A jamais vivant. Nos coeurs sont sa demeure ❤️
Les larmes sont montées à la lecture de ton texte si poignant car ce ressenti nous l'avons tous partagés au point d'en devenir ce point commun qui nous lie à jamais ! Ce premier jour du reste de notre vie ...Merci pour ton blog, une mine d'or !
C'est juste ... J'ai du mal à écrire mes maux
C'est à peu de choses près ce que j'ai vécus, mes larmes roulaient malgré moi et je refusais ce chagrin, j'ai même dit " Oui je sais et alors " puis je me suis effondrée en larmes tout en continuant de me réfugier dans le déni. Michael ne pouvait pas mourir. Sinon ma souffrance aurait été insupportable, insurmontable... Je n'ai accepté l'évidence que le jour de son hommage au Staple Center O² je me suis écroulée littéralement au sol et j'ai pleuré des heures durant. C'était pratique ce déni, c'était un refuge bien utile pour me préserver de la plus grande souffrance que je n'ai jamais connu mais il ne…
c'est beau ce que t'as écrit...cela me donne envie de rajouter un chapitre de mon livre à paraitre sur MICHAEL, et dans ce chapitre, tout comme toi j'évoque l'impossibilité d'associer MJ à la mort..
"L'Une des choses qui fait le plus mal quand on pense à MICHAEL c'est l'idée que
cet humain si vif si vivant sur scène et
qui nous a offert tant de bons sons, de danses de rythmes soit aujourd'hui dans
un silence complet immobile sous terre.
La mort ne lui va pas.
C'est peut être pour ça que bien des mois après sa mort, des fans l'ont voulu vivant
et n'y ont pas cru.
Mais quand on est ce qu'est MICHAEL JACKSON, peut-on mourir ?
C'est…